L’hôte sauvage définitif : Le Renard

Les renards sont des canidés fins et agiles. Parmi de nombreuses formes, le renard roux est l’espèce la plus répandue. Grâce à une remarquable capacité d’adaptation, il semble à l’aise partout et ses densités de population peuvent atteindre des valeurs époustouflantes.

Toutes les informations qui vont suivre
sont extraits de l’excellent livre
de Jean-Steve MEIA « le Renard »
aux éditions Delachaux et niestlé.


CARACTERISTIQUES GENERALES
Sa coloration à dominance rousse, son allure de canidé élancé, et sa longue queue touffue, souvent terminée d’un pinceau blanc, sont autant de traits typiques qui permettent une identification immédiate.

Sa Taille
La taille du renard roux est souvent surestimée et plus proche d’un gros chat que de ses cousins canidés. Les valeurs moyennes de poids et de dimensions corporelles d’un renard sont de 5,2 kg pour les femelles et de 6,2 kg pour les mâles. La longueur de ces animaux (tête et corps) est d’environ 65 cms et la queue varie de 35 à 40 cms.

Coloration
Tous les individus ne sont pas roux. Le dessous de l’animal et l’intérieur des oreilles sont blancs; l’arrière des oreilles et l’extrémité des pattes, noires. Le reste du pelage peut varier du jaune pâle au brun roux.

Répartition
C’est dans la catégorie « carnivore » que le renard peut remporter la palme de l’espèce la plus largement répandue, son seul rival potentiel – le loup- ayant été éliminé par l’homme dans de vastes parties de sa répartition initiale.
On rencontre le renard roux pratiquement à travers tout le continent eurasiatique, à l’exception de quelques zones tout au nord (Sibérie) et au sud (Péninsule arabe,…). Il occupe aussi une grande partie de l’Amérique du Nord, la côte nord de l’Afrique, et une grande partie de l’Australie.
En Europe, le renard est fréquent partout, jusqu’à une altitude comprise entre 2000 et 2500 mètres environ.
La vaste répartition actuelle de l’espèce est le résultat de colonisations naturelles, rendues possible grâce à l’extraordinaire capacité d’adaptation de l’espèce, mais elle est aussi liée à l’homme qui a pratiqué les introductions ou mis à disposition des milieux favorables à l’espèce.

Reproduction
Les mâles sont féconds de décembre à février : c’est ce qu’on appelle la période du rut. Quant aux femelles, elles sont réceptives durant un court laps de temps, appelé période de chaleurs ou oestrus en janvier et février. La période de gestation de la femelle dure en moyenne 53 jours et la majorité des naissances a lieu en mars. Les renards sont capables de se reproduire dès 10 mois.

Domaine de vie et activités
Le domaine vital est la zone fréquentée habituellement par un animal. La détermination du domaine vital nécessite la capture d’individus et la pose de colliers émetteurs.
Dans une population de renards, il existe deux types d’individus : les renards résidents et les renards itinérants. Les premiers occupent, de manière généralement stable, des surfaces dont les dimensions varient en fonction du milieu. Plus celui-ci est favorable, plus le domaine vital est restreint. Les plus petits varient entre 0,2 et 0,5 km² dans des zones résidentielles, en périphérie des villes. Mais la taille des domaines est générallement comprise entre 1 et 2 km² dans les zones rurales et industrielles.
Quant aux individus itinérants, ces derniers exploitent des zones laissées libres. Ils se déplacent entre les domaines vitaux et couvrent ainsi des surfaces considérables.

Le renard est essentiellement actif la nuit et il passe la plupart de la journée à se reposer. Au cours de la jurnée, on estime que le renard est actif 10% du temps. Sa période d’activité se situe entre 18H et 06H00 du matin avec quelques périodes de repos nocturnes.

Alimentation


Le renard mange de tout mais son régime alimentaire dépend de ce qu’offre le milieu. Du point de vue gastronomique, le renard est un véritable généraliste opportuniste. 
En revanche, le renard a besoin quotidiennement de 300 à 600g de rongeurs. Les ressources principales du renard sont les petits rongeurs et les lapins et peuvent représenter jusqu’à 75% de ce
qui est mangé. Les ressources secondaires sont de toutes sortes : les déchets qui peuvent représenter près de 60% du régime alimentaire d’un renard urbain, les invertébrés, les fruits ou encore les oiseaux.

Calendrier annuel
L’accouplement
Les prémisses de la reproduction se laissent observer à partir du mois de décembre.

La gestation et le choix du terrier de reproduction

La gestation dure un peu moins de deux mois. Le terrier de reproduction est le site où la femelle va mettre bas et il est recherché environ un mois avant les naissances.

La mis bas
En France, les naissances ont lieu en général à la mi-mars. La proportion entre mâles et femelles semble assez équilibrée.

Le développement des jeunes
A la naissance les jeunes mesurent entre 10 et 15 cms. Ils pèsent entre 100 et 110 grammes. Ils sont aveugles et sourds et possèdent un pelage gris noir. La mère et ses petits sont alimentés par le mâle pendant les deux premières semaines. Lorsque les renardeaux ont un mois, ils font leurs premières sorties à l’extérieur. Ils pèsent entre 600 et 700g. A 6 semaines, ils font leurs premiers bonds de capture. Vers sept semaines, la lactation s’achève et la transition de pelage arrive. A 9 semaines, les jeunes commencent à accompagner les adultes dans leurs sorties nocturnes. A 4 mois, ils pèsent 3 kilos et lors du cinquième mois, les jeunes atteignent leur taille adulte (septembre). Ils sont alors appelés subadultes.

 

 

 

 

La dispersion
S’il y a suffisamment de nourriture sur le domaine, une partie des jeunes de la portée peut rester dans le domaine parental. Les autres subadultes vont le quitter pour chercher une zone où s’établir

La colonisation des villes

Le phénomène d’urbanisation des renards a débuté en Grande-Bretagne durant l’entre-
deux-guerres. Une deuxième 
vague d’urbanisation est observée depuis le milieu des années 1980 en Europe continentale, notamment en Allemagne, en Suisse et en France. En ville, la densité d’animaux peut être élevée comme en Grande-Bretagne où elle atteint 6 à 10 renards au km².

La mortalité
Collisions, chasse, piégeage, empoisonnements et maladies conduisent les renards à mener une existence étonnamment brève. L’importance relative de ces causes de mortalité varie selon les milieux et au cours du temps mais, dans la plupart des populations, la majorité des individus a moins d’un an.
En captivité, un renard peut atteindre un âge honorable, assez comparable à celui du chien, à savoir entre 15 et 20 ans.
Dans la nature, mâles et femelles ont une espérance de vie similaire. La mortalité la plus élevée se rencontre, comme chez la plupart des espèces, durant la première année. Ce cap passé, l’espérance de vie dépend du milieu, mais entre 90 et 98% des renards n’atteignent pas 5 ans, et ils sont moins de 1% à atteindre les plus beaux âges relevés, à savoir 10 ou 11 ans. Les renards d’une population ont, en moyenne, entre 1 et 2 ans.

Tellement présent et pourtant si méconnu. Existe-t-il, dans notre faune indigène, un animal qui soit correctement identifié par le public de manière aussi large que le renard? Alors que les hermines, belettes, martres et fouines sont allègrement confondues, que l’on hésite entre cerf et chevreuil, reconnaître un renard est à la portée de chacun.

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