La rage se développe chez tous les mammifères, domestiques ou sauvages, mais aussi chez l’homme : c’est une maladie infectieuse, contagieuse et virulente, inoculable en général par une morsure. Elle est due à la multiplication dans les centres nerveux d’un rhabdovirus neurotrope : le virus rabique. Elle entraîne une encéphalomyélite mortelle dans quasiment 100% des cas, et s’accompagne généralement d’agressivité, d’excitation ou de paralysie. La période d’incubation est très longue, parfois jusqu’à plusieurs années.

La rage est une maladie enzootique, qui sévit sur tous les continents. Quelques rares pays, comme la Grande-Bretagne, la Suède ou le Japon, sont indemnes de façon régulière. Le continent européen est touché surtout par la rage vulpine, avec une émergence de la rage des chiroptères. Depuis son apparition en 1934 à la frontière russo-polonaise, la rage s’est étendue de façon continue jusqu’en 1988 vers l’Ouest puis vers le Sud. La rage vulpine a fait son apparition en France, venue d’Allemagne, au cours du printemps 1968. Elle a ensuite régulièrement progressé vers l’ouest par ondes concentriques. On peut signaler ici que la rage qui existait au temps de Pasteur n’était pas la même, puisqu’il s’agissait de rage canine.

L’importance de la rage est à la fois médicale et économique ; l’aspect médical est le plus important, puisque la rage est une zoonose, et que tous les cas de rage humains sont d’origine animale. De plus, si l’on peut prévenir l’apparition de la maladie grâce au vaccin antirabique, une fois la maladie cliniquement déclarée on ne peut plus rien faire pour sauver le malade, qui décède dans des circonstances dramatiques. Plusieurs milliers de personnes meurent encore chaque année de la rage dans le monde, et le vétérinaire a un rôle majeur de protection de la Santé Publique grâce au diagnostic et à la prophylaxie de cette maladie. L’importance de la rage est également économique : elle coûte très cher, d’une part à cause des pertes d’animaux de rente qu’elle peut occasionner, et d’autre part à cause des coûts très élevés de la lutte ; en France en 2002, malgré l’éradication de la rage vulpine, le traitement des personnes ayant subi une morsure a encore coûté 665 000 euros : on a en effet enregistré 8 300 consultations « post-morsures » d’un coût d’environ 20 euros, dont 4000 traitements consistant chacun en 4 injections de vaccins antirabiques à 30 euros, et 50 traitements aux gamma-globulines, à raison de 4 doses de gamma-globulines à 95 euros pièce par personne (source : Institut Pasteur).

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