Epidémiosurveillance

L’éradication peut être remise en cause à tout moment par la réapparition de foyers d’origine endogène ou exogène en zone assainie, d’autant plus lorsque la rage sévit encore dans les pays frontaliers : tous les intervenants du réseau de lutte contre la rage doivent donc rester vigilants. Comme nous l’avons vu précédemment, le problème de la recontamination se pose en 1993 pour la Suisse qui, ayant éradiqué la rage sur son territoire, a dissout l’équipe de chercheurs travaillant sur la rage. Mais la population vulpine s’étant dans le même temps fortement densifiée, les conditions sont réunies pour un nouveau développement de la rage, et la Suisse est à nouveau contaminée par la France. Cette situation fait réfléchir l’Entente, qui se rend compte qu’il ne faut pas se démobiliser trop rapidement.

Le problème de la recontamination se pose, comme nous l’avons décrit précédemment, avec l’explosion des cas en Belgique en 1994, qui réinfectent les Ardennes, de même que dans la Sarre et le Land de Rhénanie-Palatinat, qui sont à l’origine de nouveaux cas en France la même année. Il faut alors réagir très rapidement et vacciner la zone concernée par les nouveaux cas en quelques jours.

En 2003, le problème de la rage semble se situer essentiellement en Europe de l’Est. Or, le manque de statistiques fiables ou bien contrôlées ne permet pas de déterminer avec exactitude la situation de la rage dans ces pays, et il faut maintenir la surveillance devant cette menace qui subsiste.

L’épidémiosurveillance est toujours active, grâce aux tirs de nuit et à la réalisation de prélèvements sur les renards: ce contrôle permanent permet de garantir un suivi sanitaire de la population. Ainsi, en 1999, 533 renards sont collectés puis analysés dans tous les départements français, pour s’assurer qu’aucun renard contaminé n’ait été transporté dans un autre département.

 

Un plan d’urgence bien établi…
A partir de 2000, on constitue un stock d’urgence de 120  000 appâts avec une répartition égale des deux types de  vaccins utilisés, pour faire face à une réapparition de la  maladie qu’il faudrait traiter ponctuellement, si un foyer  intervenait, ou pour aider un pays voisin qui demanderait  une intervention immédiate.Une équipe opérationnelle pour  ce plan d’urgence est formée , constituée de l’Entente, des  agents de l’A.F.S.S.A. Nancy (anciennement C.N.E.V.A.) et  des techniciens des Services Vétérinaires , qui bénéficient  d’une formation pendant les oprations de vaccination orale  des renards.

Le stock d’appâts constitué est suffisant pour traiter à tout moment et simultanément 2 foyers  de 3 000 km². Une société d’hélicoptère est mobilisable dans les 48 heures qui suivent  l’apparition d’un nouveau cas de rage. Un réseau fondé sur les Directions des Services  Vétérinaires, les Fédérations de Chasseurs et l’Entente, permet d’être à l’affût du moindre cas  sur le terrain.

En 2000, alors que la rage vulpine semble éradiquée, c’est la rage des chiens importés qui préoccupe les scientifiques : en effet, 34 cas de rage proviennent de carnivores domestiques importés en France entre 1968 et 1999. Ces animaux en incubation de rage sont importés illégalement ou frauduleusement en France. De même, la rage des chauves-souris fait l’objet d’une surveillance étroite.

A l’automne 2003, la dernière campagne de vaccination fut menée. La surveillance aux frontières permet de prévoir le risque éventuel de propagation de cette maladie provenant des pays de l’est.
De récentes déclarations ont permis de mettre en évidence des cas de rage en Allemagne à une cinquantaine de kilomètres de nos frontières. Ainsi deux nouvelles campagnes de vaccination orale par hélicoptère auront lieu cette année 2005, une en mai et l’autre fin septembre.

 

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