Lyme et autres maladies à tiques

En France, chaque année, environ 60 000 personnes sont impactées par la borréliose de Lyme, transmise par les tiques du genre Ixodes, notamment Ixodes ricinus qui est l’espèce prédominante sur notre territoire. Ces tiques sont généralement vectrices d’un grand nombre de zoonoses pour lesquelles peu de données sont encore disponibles concernant la présence et la répartition de ces pathogènes sur notre territoire. Tout ceci représente donc un risque important en termes de santé publique qu’il convient de mesurer afin de pouvoir s’en prémunir.

Les espaces naturels sensibles ont pour objectif de préserver la qualité des sites, d’assurer la sauvegarde des habitats naturels en préservant et favorisant la biodiversité et d’aménager ces espaces pour être ouverts au public. Cependant, les relations entre la biodiversité et le risque d’exposition aux zoonoses demeurent complexes. La biodiversité est un bon indicateur de la valeur du milieu mais implique aussi une plus grande richesse en différentes espèces de micro-organismes pathogènes et en animaux capables de les transporter. Pour la maladie de Lyme notamment, une augmentation des hôtes impliqués dans le cycle de la bactérie pourrait être responsable d’une recrudescence de cas humains. La surveillance de ces maladies issues de nos milieux naturels, et particulièrement les espaces naturels sensibles identifiés et tous les espaces naturels, est par conséquent nécessaire afin d’assurer la meilleure prévention par les autorités de santé ou les acteurs locaux au sein des collectivités pour garantir la sécurité des populations.

Bien que la densité locale de tiques infectées soit un outil permettant d’estimer le risque de contamination humaine, il n’existe que très peu de surveillance systématique des populations de cet acarien du fait de la complexité et de la lourdeur des protocoles utilisés. L’objectif de l’ELIZ et ses partenaires est donc de développer un projet visant à déterminer les indicateurs permettant de prédire au mieux et le plus simplement possible ce risque. Il se décline en un travail de thèse visant à améliorer la connaissance de la distribution spatiale du risque de maladies à tiques à but de surveillance.

Le cycle de la tique est complexe et implique des interactions entre un certain nombre d’espèces sauvages. En particulier, des petits et grands mammifères sauvages jouent un rôle important, que ce soit dans l’entretien des populations de tiques ou dans leur probabilité d’acquérir le pathogène. Si elles remplissent certaines conditions, notamment si leur exposition à l’infection par Borrelia peut être quantifiée, ces espèces pourraient alors être utilisées comme des sentinelles pour apporter des informations sur le risque d’exposition à l’infection sur le territoire dans lequel elles vivent.

Plus d’informations sur les tiques : consulter la fiche dédiée du Centre National de Référence pour borrelia.

Chez le chevreuil, qui est un hôte particulièrement favorable à la reproduction des tiques, les borrélies ne survivent pas, elles sont éliminées par le système immunitaire du mammifère. En revanche, les morsures de tiques infectées entraînent chez lui une production d’anticorps spécifiques contre ces bactéries qu’il est possible alors de détecter par l’analyse sérologique d’un prélèvement sanguin.

Dans le cadre de ce projet, il est donc proposé de :

Ainsi, plusieurs aspects doivent être abordés. Il faut d’abord disposer d’une méthode de détection d’anticorps spécifiques de la bactérie responsable de la maladie de Lyme (Borrelia burgdorferi s.l.) efficace chez le chevreuil. Il est nécessaire ensuite d’obtenir différentes informations permettant d’interpréter et de modéliser les résultats obtenus.

Croiser ces informations avec celles acquises sur le projet national CITIQUE mené par l’INRAE et celles acquises par la cellule d’épidémiologie de Santé Publique France donnera un vrai nouveau paysage de la maladie de Lyme en France. C’est une première mondiale sur le plan scientifique et technique mais aussi sur le plan conceptuel ainsi qu’en termes de taille d’échantillon et de superficie couverte que seuls les Départements auront pu mener à bien.

Ce projet est financé par :

  • le programme opérationnel FEDER-FSE Lorraine et Massif des Vosges du Fonds Européen de Développement Régional (60% du coût du projet)
  • les départements participants (Ain, Aube, Calvados, Jura, Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Oise, Orne, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Savoie, Haute-Savoie, Seine-et-Marne, Somme, Vosges, Essonne, Seine-Saint-Denis, Val d’Oise.
  • l’Association Nationale de la Recherche et de la Technologie (ANRT)

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