publication COMTE 2013

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Une étude faite au sein de l’Entente a montré que l’efficacité d’un contrôle associerait des actions à mener à la fois au niveau de l’hôte définitif mais également de l’hôte intermédiaire.
Le renard étant de plus en plus familier en ville, celui-ci semble véhiculer un risque de contamination plus grand à l’homme dans ce tissu urbain.
Depuis 2003, l’Entente Rage et Zoonoses tente d’évaluer le rôle du renard dans le risque de contamination humaine par Echinococcus multilocularis en ville et en périphérie par le suivi comportemental des populations d’hôtes de la faune sauvage, renards et rongeurs, et l’étude de leur infestation par le parasite.
L’objectif, à terme, est la rédaction de plans de risque et la perspective de maîtriser le parasite en ville par la recherche et l’essai de méthodes de contrôle adaptées.
La première étude de ce genre a été initié sur les communes de l’Agglomération Annemassienne, en Haute-Savoie, département historiquement reconnu comme étant infesté par le parasite et depuis 2004 sur la Communauté de Communes du Larmont (Pontarlier – Doubs).

En 2006 est lancée sur le terrain les opérations de vermifugations des renards sur les deux zones d’études. Ces essais prendront place durant 3 ans. L’objectif est d’évaluer l’impact sur Echinococcus multilocularis des traitements vermifuges en zone urbaine.

Une Vermifugation…

…pour quoi faire ?

La vermifugation (élimination des vers qui parasitent l’intestin) des renards est une des mesures possibles de lutte contre le parasite. Elle n’est pas envisageable à grande échelle, mais reste une méthode à tester localement en zone urbaine, là où le parasite est proche de l’homme. Cette expérimentation, mise en place pour la première fois en France, a déjà fait ses preuves en Allemagne et en Suisse. L’objectif est de casser le cycle de l’échinococcose en rompant les relations entre les 3 acteurs du cycle (carnivores, rongeurs, parasites).

… Comment ?

Il s’agit de faire avaler au renard la molécule active contre le ver échinocoque, le praziquantel, contenu dans des appâts. Cette molécule permet d’expulser les vers des intestins du renard mais ne tue pas les œufs du parasite. Le vermifuge est délivré sous forme d’appâts produits par Bayer. La distribution s’effectue à la main à raison de 40 appâts par km2 sur une surface de 35 km2 environ.

Il est important que les animaux domestiques soient également vermifugés car ceux-ci sont en étroite relation avec leurs maîtres, ce qui augmente le risque de contamination.
… Où

Dans les zones à risque potentiellement plus élevé des milieux urbains et périurbains. Et plus spécialement sur les zones d’activités humaines plus risquées telles que : maraîchages, potagers, lieux de promenade des animaux domestiques, aires de pique-nique et de loisirs…

placette de vermifugation

Annemasse

placette de vermifugation

Pontarlier

… quand ?

Cinq traitements par an sont prévus. Ils auront lieu à des périodes adaptées à la biologie des 3 acteurs du cycle.

 

EN CAS DE DECOUVERTE D’UN APPAT :

Les appâts distribués pour les renards et seulement pour eux ressemblent à des petites savonnettes marrons. Ils ne présentent aucun danger pour l’homme ou les animaux. Il est cependant vivement recommandé de NE PAS Y TOUCHER pour ne pas nuire au protocoles expérimentaux en cours.

=> Rappels sur l’échinococcose alvéolaire

On compte près de 350 cas humains depuis 1982, et on observe entre 10 et 15 nouveaux cas par an.

Il s’agit d’une maladie parasitaire grave. Elle est provoquée par un ténia, Echinococcus multilocularis. Ce parasite fait intervenir deux hôtes pour réaliser son cycle :
– hôte définitif : carnivores sauvage (renard) et domestiques (chien et chat)
– hôte intermédiaire : rongeurs prairiaux (campagnol terrestre et des champs)

L’homme se contamine au même niveau que le rongeur dans le cycle, c’est-à-dire en ingérant des œufs du parasite libérés dans l’environnement par les crottes des carnivores.

Lors de l’ingestion accidentelle d’un œuf du parasite, celui-ci va se développer dans le foie de l’homme. Il est à noter que seulement une personne sur dix développerait la maladie. Les premiers symptômes (douleurs abdominales, jaunisse, fièvre…) peuvent mettre 10 à 15 ans pour apparaître. En outre, il est possible de détecter la maladie plus précocement par échographie ou par sérologie (demandez conseil à votre médecin). Cette maladie, mortelle si non traitée, demande un traitement très lourd et coûteux.

Précautions à prendre :

– se laver les mains avant les repas, éviter de les porter à sa bouche,
– privilégier la cuisson des fruits ou plantes sauvages, sinon les laver abondamment,
– ne jamais toucher un animal sauvage à mains nues,
– vermifuger au moins 2 fois par an les animaux domestiques (la molécule efficace est le praziquantel).


 

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